Après 35 ans à défendre la cuisine asiatique, Kim Tan ferme son restaurant « Le Mandarin » pour partir en retraite et « pouvoir se hâter lentement ». Il lance un service de traiteur à domicile et accentuer son engagement dans les 2 ONG qu'il soutient depuis 7 ans
En 35 ans, il est devenu le défenseur de la cuisine asiatique le plus connu de la Métropole. Samedi soir, Kim Tan sera une dernière fois en salle. « Le Mandarin », son restaurant créé place de Bretagne en 1999, ferme ses 80 m². Il rouvrira en tant qu'extension du restaurant « Quatre B ». Les 4 salariés ont déjà trouvé un autre emploi.
Quant à Kim Tan, il va découvrir la retraite. « La vie est comme une bicyclette. Si tu arrêtes de pédaler tu tombes. Pour éviter la chute je me lance comme traiteur à domicile, toujours sous le nom du Mandarin. Je vais aussi donner des cours de cuisine chinoise et consacrer plus de temps à la vie associative. Ce n'est pas parce que j'ai fini un des ouvrages de ma vie que j'arrête de lire. Je n'ai rien à rattraper. Si c'était à refaire, je reprendrai le même chemin sans hésiter ».
Docteur en microbiologie
Pourtant, en 1966, à 17 ans, lorsqu'il quitte le Cambodge grâce à une bourse d'étude octroyée par la France, son avenir se dessine autrement. « Rennes était la seule ville où, suite à des inondations, il restait des possibilités pour faire chimie. C'est là que j'ai rencontré Marie-Noëlle, mon épouse et mère de nos deux enfants. En 1970, nous sommes partis à Paris car je poursuivais en génétique. Pour vivre, je travaillais en parallèle dans des restaurants asiatiques. J'y ai fait tous les postes ».
En 1976, Kim Tan décroche son titre de docteur en microbiologie. N'étant pas Français, il ne peut exercer comme chercheur. Son épouse, originaire de Mellé, ayant l'occasion d'être mutée à Rennes, la famille déménage. En 1977, il ouvre son premier restaurant. Le revend pour en ouvrir un autre plus grand en 1981, année où il devient Français.
En 1988, changement d'orientation avec « Les délices de Shangaï », une société de produits asiatiques diffusés en supermarchés. « Il n'en existait qu'une autre en France. Jean-Louis Tourennes, à cette époque maire de La Mézière, me convainc de m'installer sur sa commune. Je débute avec 6 salariés. En 1990 nous sommes 48 et je vends jusqu'en Belgique. En 1992, Sodebo me propose de racheter ». Deux années passent dont une consacrée à sa famille. Le virus d'ouvrir un restaurant réapparaît aggravé, pour son agenda, par un autre : l'engagement associatif.
« J'ai commencé, en 1995, avec les Cigales, des clubs pour une gestion alternative et locale de l'emploi solidaire. J'ai été président de l'association départementale durant 8 ans. Je pense qu'il est préférable d'allumer une bougie plutôt que de fulminer contre l'obscurité. Mon bénévolat au sein des ONG Pour un sourire d'enfant et Aster découlent du même principe. »
Pour cette dernière, avec Georges Le Garzic, un ami, il est en charge des réalisations au Cambodge. « Nous avons construit un temple et une plate-forme flottante sur le lac de TonleSap sur laquelle nous avons fait une école pour les enfants pauvres, un lieu de fabrication artisanale et un restaurant communautaire pour l'écotourisme. J'ai été aidé. Il me semble logique d'en faire autant. »
En savoir plus : www.lemandarin.net, kim.tan@lemandarin.net
Source : OUEST FRANCE
Aucun commentaire:
Enregistrer un commentaire