mardi 12 juin 2012

Le Picca cambriolé, la série noire continue !

La célèbre brasserie de Rennes, le Picca, place de la Mairie, a été victime d'un cambriolage culotté le week-end de la Pentecôte.
La célèbre brasserie de Rennes, le Picca, place de la Mairie, a été victime d'un cambriolage culotté le week-end de la Pentecôte.
Des cambrioleurs ont déménagé le mobilier, en plein jour, sous l'oeil des voisins. Arrêté de péril en 2010, incendie en 2011, chantier stoppé en janvier... Un restaurant maudit ?
Coup hallucinant
Vidé de fond en comble ! La célèbre brasserie de Rennes, le Picca, place de la Mairie, a été victime d'un cambriolage culotté le week-end de la Pentecôte. Profitant des travaux et des allées et venues d'artisans dans l'établissement ces dernières semaines, des voleurs ont réussi un coup hallucinant.
Les cambrioleurs sont tout simplement venus garer un camion à proximité du restaurant. Et pendant trois jours ont tranquillement déménagé le mobilier. « Ils ont agi le samedi 26, le dimanche 27 et le lundi 28, au grand jour, devant tout le monde », n'en revient pas David Le Roux, propriétaire du Café de la Paix et nouveau cogérant du Picca avec Jacques Faby, maître cuisinier du Cours des Lices.
Sous l'oeil des voisins
Le personnel de l'Opéra, situé juste à côté, a observé le va-et-vient des faux déménageurs... sans se douter un seul instant qu'ils assistaient à un vol. « Tout le monde a pensé que les propriétaires vidaient le mobilier pour poursuivre les travaux », raconte une employée.
Tables, chaises, parasols...
« Il y en a pour plus de 10 000 €, soupire David Le Roux. Ils ont emporté toutes les tables, les chaises, les parasols... n'ont laissé que les banquettes et ce qui est pourri. » Le propriétaire est d'autant plus assommé que ce mobilier devait être vendu aux enchères prochainement, pour essayer de récolter des fonds et réduire la facture salée des travaux. « La série noire continue ! On est vraiment maudit », lâche-t-il.
Évacué en 2010
Série noire ? Le Picca est d'abord évacué le 4 mars 2010... pour instabilité. Le bâtiment, construit en 1830, n'a jamais fait l'objet de travaux, hormis des aménagements de décoration et l'installation d'une cuisine au sous-sol. Attention, fragile. Les habitants logés au-dessus n'ont que quelques heures pour emporter le maximum d'affaires et quitter les lieux. La mairie prend un arrêté de péril. Les 25 salariés se retrouvent au chômage technique. Le restaurant ne reçoit l'autorisation de rouvrir que huit jours plus tard.
Incendie en 2011
Moins d'un an plus tard, en janvier 2011, un incendie se déclare dans la hotte d'aspiration du restaurant, puis dans les plafonds. Les rues voisines sont envahies de fumée, faisant toussoter la foule massée près du périmètre de sécurité. Le feu est rapidement éteint. Mais les dégâts sont importants. Le restaurant est de nouveau fermé plusieurs jours. Une remise aux normes sanitaires est imposée. Bilan ? 500 000 € de travaux.
Vendu en 2011
Le 30 novembre 2011, René-Claude Dauphin, l'exploitant depuis 1975, vend le Picca plusieurs centaines de milliers d'euros à David Le Roux et Jacques Faby. Les deux hommes lancent un chantier en janvier pour redécorer à l'identique l'intérieur et changer la cuisine. Ils prévoient deux mois de travaux. Patatras ! Quand les artisans commencent à travailler, ils découvrent « un désastre », selon les mots de Jacques Faby : au rez-de-chaussée, une dalle en béton coulée sur un plancher sec et friable, un plafond pas stabilisé, une estrade pourrie, des murs porteurs supprimés et des rats dans les caves ! Le chantier est stoppé.
« Le vent va tourner »
Depuis, une bataille juridique est en cours avec le vendeur, le bailleur et les copropriétaires. L'affaire a été plaidée devant le tribunal de commerce, le 3 avril. Un expert judiciaire a été nommé le 10 avril. David Le Roux refuse de perdre espoir : « Le vent va tourner ». Il compte toujours rouvrir le restaurant au premier semestre 2013. En attendant, la vente aux enchères est évidemment annulée et une plainte pour vol a été déposée.
Vincent JARNIGON


et Yann-Armel HUET.  
Ouest-France 

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